mardi 1 avril 2008

Peut être...




Peut être que la maladie peut devenir, parfois, une manière de partir sans culpabiliser.

Peut être que l’esprit, à bout de souffle, ne trouvant plus comment sortir d’une impasse, laisse t il entrer une pathologie pour faire un grand formatage, quitte à tout détruire, à mettre en veille l'éternel ordinateur, incompatible avec l’univers qu’on lui a installé dans son unité centrale.

Peut être que c’est plus facile ainsi : s’en aller lentement, au fils des jours, pour que chacun s’y fasse ; devenir un peu plus transparent d’instant en instant. Pas de grand chambardement, pas de colère contre celui qui s’enfuit, juste une suite logique d’évènements qui ne pouvaient pas se faire autrement.

Peut être qu’il y a des routes qui vous offrent des sorties qu’on n’ose pas emprunter, de peur de faire mal aux autres, de décevoir, de devoir tout recommencer. N’est il pas plus simple alors de prendre une impasse que personne ne connaît, où personne ne vous trouvera et d’attendre qu’on vous oublie, de n’être plus qu’un souvenir ?

Bien sur, tous ces « peut être » peuvent sembler autant de lâcheté ! Mais est-ce réellement un défaut ? Nous avons tous le droit de penser : « je ne veux plus souffrir ». Parfois même, nous n’avons rien à penser, notre inconscient se met en phase avec notre cerveau et notre corps pour faire un black out total.

Peut être que, lorsque l’on ne peut pas cracher ses vérités, quand on ne sait plus où aller sur la grande toile de la vie, quand on voudrait se faire tout petit pour ne plus rien ressentir, est-il temps de faire une dernière révérence ? Puisque chaque mot conduirait à des maux, alors autant les étouffer, les assassiner, pour qu’ils ne risquent jamais de ressortir. Et comment être certain d’avoir annihilé les maux sans assassiner leur porteur ?

Peut être qu’il y a d’autres solutions, mais qui paraissent encore plus difficiles, plus intolérables, plus effroyables, juste parce que tout recommencer fait peur, parce qu’on sait qu’on n’en est pas capable, parce qu’on ne sait pas se battre, qu’on n’a jamais su et qu’il est si facile de se cacher, de se sauver loin des bruits et des maux non dits !

Peut être que d’avoir couché ses mots sur le clavier sera une alternative, un moyen d’avancer encore un jour de plus. Demain, les colères se seront dissipées, mon monde retrouvera une certaine stabilité qui me donnera, à nouveau, envie de marcher sur une route qui continue encore et encore… Demain contient tout l’espoir d’aujourd’hui car il n’est pas, il n’existe pas. On s’en approche sans arrêt, mais à peine croit on l’atteindre, qu’il disparaît à nouveau pour un nouvel aujourd’hui.

Alors, puisque « demain » est un rêve, peut être qu’il me suffit de fixer mon regard sur lui et de l’aimer sans me poser de question, puisque jamais je ne l’atteindrais.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Peut être....
Demain...
Pour ce qui est de l’avenir,
il ne s’agit pas de le prévoir,
mais de le rendre possible.
Antoine de Saint-Exupéry
Bisous, ma belle !

Unknown a dit…

Bonjour,

Je te lis régulièrement sur doctissimo, du fait notamment de mes soucis de santé. Je voulais te laisser un message depuis un bail, et c'est ce texte si juste qui me donne l'occasion de te saluer. Tu écris très bien (même si je n'accroche pas sur le style visuel heroic fantasy de ton blog :-)).
Ce que tu as écris là est un peu desespéré, desespérant mais je me demande parfois également si une pathologie ne peut pas répondre parfois à un sentiment d'impossibilité. Le formatage, l'idée est judicieusement décrite. Je ne sais pas si elle est juste. MIeux vaut parfois poser une grabde question que de tenter d'en saisir la réponse exacte.
Travaillant comme programmateur ciné je rédige aussi un blog sur ledit sujet depuis peu (quelques jours).
N'hésite pas à passer: http://imagesdumonde.blogs.allocine.fr