mardi 25 septembre 2007

LA FOI




Recemment, on m'a demandé comment on pouvait avoir "la foi", dans la souffrance, dans la maladie, dans la peur du lendemain. J'ai répondu ceci :


Enfant non voulue, mal aimée, ma foi c'était un Autre imaginaire, un père aimant qui viendrait m'enlever et m'emporter dans ses bras pleins d'amour. Elle a été ma vie secrête, ma porte de secours sans qui je n'aurais pas su ce qu'était l'affection. Je ressentais la présence de cet "autre" le soir en m'endormant, je me sentais protégée par lui, je savais que malgrès les gestes de violence, malgrès les mots qui font mal, quelqu'un m'aimait quelque part et qu'il fallait juste que je trouve le moyen de parvenir jusqu'à lui !

Et ce "père" (imaginé ? resenti ?) m'a apporté beaucoup : des rêves tellement beaux, qu'aujourdhui encore, je peux les retrouver dans ma mémoire, mais aussi cette sensation que, si je n'étais pas grand chose dans ma famille, j'étais un être important ailleurs.


Ado, puis jeune adulte, j'ai continué à resentir cette protection qui me permettait de pouvoir avancer. Je savais que chaque claque, chaque coup du destin était une nouvelle porte ouverte vers cet "autre chose" qui m'attirait. La foi en une lumière divine, aimante était une évidence. Je ne lui mettais pas sur le dos toutes mes souffrances. Je savais que le monde physique des hommes n'avait rien à voir avec le monde spirituel.


Puis un jour, j'ai perdu la foi. Comment ? Je ne sais pas ! Je me suis réveillée un matin et elle m'avait laissée... Alors, je me suis perdue aussi ! Je ne savais plus qui j'étais, ou j'allais. Enfant abandonnée, j'avais peur de la mort, peur de demain, peur de la vie. Par la suite, j'ai vécu d'autres traumatismes, violents, tristes... j'ai parfois voulu mourir.


Et puis, je suis tombée malade. Cela m'a obligé à me poser, à écouter et tu sais quoi ?... La foi est revenue, différente, mais toujours aussi belle et intense.

Ce n'est plus la foi en un "être supérieur qui peut me protéger" non ! C'est la foi en moi même, en la vie. J'ai compris que dieu n'existait pas, ou du moins qu'il n'était pas "Un", mais "multiple". Nous sommes dieu et de diable, nous sommes le ying et le yang, l'ange et le démon, nous sommes charnels et spirituels. Quand l'un est plus faible, plus fragile, l'autre peut d'autant plus prendre de la place.

Nous sommes des atomes de dieu entourés de terre. Ote la terre, et tu peux retourner vers le "père" c'est à dire vers le tout dont tu es une infime partie, mais une partie qui vaut le tout. car si chacun de nous forme une parcelle de dieu, celui ci ne peut exister sans nous ! c'est l'amour de tous les êtres vivants qui fait dieu.


Peut être que dieu était unique à l'origine, mais qu'il y a eu une sorte de "big bang" qui l'a rendu multiple. Dieu (nous) n'est ni bon ni méchant ! Il Est, c'est tout ! Toutes nos douleurs, toutes nos joies, toutes nos connaissances cumulées au fils de notre vie, tout notre amour comme toutes nos haines le rendent plus fort, plus grand, car plus chargé de savoir !


Pour une image plus simple : tu t'aimes ! tu aimes la personne que tu es ! mais vas tu pleurer pour autant sur chaque cellule qui te composent et qui naissent, vivent, meurent, qui parfois se sacrifient pour ta survie ? As tu de l'amour pour une neurone en particulier ? Non, tu aimes le tout qui est toi et l'image que les autres te renvoient de toi même : ta famille, tes amis, chez qui tu retrouves une parcelle de toi ! Tu fais ce qu'il faut pour être en forme, pour te soigner, toi le dieu de ce microcosme que tu représentes, mais tu ne penses pas aux millier de cellules qui meurent à chaque instant pour que tu sois ! Pourant, en t'aimant toi, tu les aiment elles, car elles sont toi, tu es fait de ces milllions de cellules, toutes différentes, mais toutes toi !


Ma foi est celle de la cellule qui a pris conscience qu'elle était une infime partie d'un tout. est-ce qu'après la mort je continuerais à vivre dans ce tout, d'une manière ou d'une autre ? Je n'en sais rien ! Mais je sais que tout fonctionne ainsi (comme chez la fourmi, l'abeille...) et c'est pour cela que toutes les associations sont si importantes (sportives, caritatives...) nous oeuvrons tous pour le bien commun d'un tout ! Et si nous oublions cela, si nous oublions tous que nous devons agir ensemble, pour le bien de l'ensemble, nous sommes condamnés, car tu es moi et elle, et lui, nous sommes dieu !


Cela ne veut pas dire qu'il faut accepter de souffrir, qu'il faut être heureux d'être malade... Car tu n'es pas heureuse si dans ton corps, une cellule devient cancéreuse, si un gène mutte. Nos maladies, nos souffrances physiques et morales doivent être prises en compte comme nos bonheurs, nos plaisirs. Nos vogons dans les veines de dieu, dans ses artères, dans son coeur, nous sommes une parcelle de sa peau, de son regard, de son ouïe, de sa colère comme de son plaisir. Quand nous sommes malades, c'est lui qui est malade. Nos âmes sont des morceaux de son âme, comme des millions de petites pièces de puzzle qui mises bout à bout le représente totalement. C'est pour cela que nous devrions avoir tellement plus d'amour les uns pour les autres, puisque nous sommes tous une seule et même famille, un seul et même Etre ! (et oui, je me répète) Nous sommes dieu !


Voila un résumé, j'espère pas trop embrouillé de ma petite foi ! Mais je suis sure que d'autres sauront t'en dire plus encore. Car peut être qu'aucune foi n'est la vrai, peut être que nous sommes tous dans l'erreur et qu'il faudrait mettre toutes les idées de chacun dans un grand shakker, bien secouer pour en faire sortir la vérité... s'il y en a une ! Car (et je m'arrèterais la pour ne pas plus t'embrouiller encore), puisque dieu est multiple, les vérités le sont peut être aussi (mais ça, c'est encore autre chose... bien que...).


Et vous qui me lisez, avez vous une foie ? Laquelle ? Accepteriez vous de nous l'expliquer en commentaire ?


bises à toutes et à tous

faby