Pour Faby... un peu de moi en mots écrits avec mes maux pour guérir les maux de tes mots !!!
Bleu d’azur était le ciel de sa tendre enfance
Bleus lavande les yeux de cette petite fille étrange
Aigue-marine, le pays de rêves dont elle était souveraine,
Bleue cendrée la fée qui devait calmer ses peines
Bleus aussi étaient ses yeux, outremer son regard de page ;
La fée ne fut point, mais la foi en l’amour et la vie
Bleu paradis fut son cœur quand sa main il saisit !
Bleu turquoise le lagon où il l’emporta dans son sillage
Blanc nacré, le sable fin qui laissait bien des joies en présage ;
Bleu ‘San Francisco’ était la maison ouverte à tous les passages,
Aux amis, aux paumés, aux ravis et aux malheureux…
Bleus ‘radieux’ les matins de ces années à deux !
Bleu saphir fut le regard pétillant de leur deux fillettes
Bleu ‘cascade’ leurs rires et leurs chansonnettes,
Bleue indigo la rivière où elles allaient faire trempette
…
Mais le blues, le mal bleu sournois, cruel et dur
S’empara du bel amant éteignant l’éclat de ses yeux
Bleu nuit devint son regard et sa joie pour longtemps se tut…
Les volets sont fermés, le cèdre bleu a envahi les murs,
Et on n’entend plus chanter ni du rock ni du blues…
Bleu polaire est la nuit de la petite fille solitaire
Bleu terne le mal qui engourdit sa main et son cœur
La fée bleue n’existe plus et ses rêves sont devenus marines ;
……
Un petit prince naquit qui réchauffait le bleu de la glace
Mais il vivait pour son père une peur bleue tenace
Il en fit un mal qui le couvrait de stigmates violaces
A l’image de celui dont l’âme dans le blues se crevasse.
Dans la chambre aux miroirs de glace, le bleu se fige
Malgré sa foi, les larmes de la dame aux yeux délavés
Ne réchauffent plus le cœur bleui de ses bien aimés.
Pourtant le prince se relève avec courage de ses vestiges…
Mais impitoyables, les miroirs l’encerclent et le glacent
Et des profondeurs froides de leurs reflets cobalts
Ils lui renvoient son image d’homme blessé à la face.
Son âme est presque guérie mais rien n’est comme avant ;
Dans les regards des proches qui ont fait le vide
Il ne voit que son visage au teint bleu livide
Et son cœur saigne ….du sang bleu cyan !
A cette souffrance, il préfère alors la toile couleur pétrole
Où la sorcière de l’oubli l’anesthésie de ses potions au vitriol.
Le beau prince au cœur pur a perdu son image
Dans la forêt bleue crypte de ses angoisses et de ses mirages,
Il ne sait plus qui il est derrière le masque qui le ravage
Le petit prince ne se reconnaît pas non plus dans ces reflets
et le mal le guette aussi dans sa toile, aux aguets …
…il suffit de si peu pourtant :
Sa dame le sait et son cœur est confiant,
Mais sa voix s’éteint et le bleu gris de son regard se voile ;
Elle doit portant faire renaître son prince dans les yeux des sages :
Pourront-ils se souvenir de l’éclat d’azur de son visage,
Et de son rire s’envolant comme une nuée d’hirondelles…
Pour lui renvoyer l’image intacte de l’homme qu’il est encore pour elle… ?
Bleu, blanc, blues... qui viendra changer la glace en musique ?
Reste à jamais la foi confiante de nos aïeux
Qui coule dans nos âmes et les vivifie un peu,
Comme l’eau claire refleurit de milles bleus les teppes désertiques !
Joe